Le signe et la lettre.

Interview imaginaire par le magazine Étapes :

Héritier du style suisse et de ses linéales, R² place la liberté et la simplicité au centre de sa pratique du design. À travers le signe et la lettre,  il cherche à créer une identité sincère et durable.

Étapes : : Bonjour Renaud, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Renaud Ramaud : J'ai découvert le design en 2005 à l'Institut Supérieur de Design, puis je me suis spécialisé en design graphique à l'École Multimédia de Paris, où j’ai obtenu mon diplôme de Graphic designer et Webdesigner. Par la suite j'ai travaillé comme graphiste print en agence, puis en tant que responsable de studio dans une agence digitale parisienne. Dans le même temps j'étais directeur artistique à mon compte. Puis en 2015 je suis passé freelance à temps complet, à Lyon. Après trois ans et de beaux projets, je suis revenu en région parisienne pour un poste de Lead graphic designer chez L-Acoustics, que j’ai occupé jusqu’en 2021.
É : Startup, entreprise, freelance… Vous avez beaucoup expérimenté ! Qu’est-ce qu’il vous reste à découvrir ?
R² : Les ESN (rires) ! Il y a 3 ans j’ai relevé le challenge de l’UX/UI au sein d’AIOS, un éditeur de logiciel. Ce fut une révélation ! Là où mes projets de DA me faisaient explorer les langages de la communication visuelle, l’UX m’amène sur les chemins de l’empathie et de la neuropsychologie. C’est fascinant. Travailler de concert avec les utilisateurs pour améliorer leur quotidien, voilà la vraie définition du Design !
É : On vous sent passionné effectivement ! Quel était votre rôle au sein d’AIOS ?
R² : Avec une PO et une belle équipe d’une dizaine de développeurs, nous intervenions sur des apps/plateformes complexes nécessitant une refonte. J’étais présent dès les ateliers de cadrage des besoins utilisateurs, jusqu’à la livraison des guidelines UI et de la review des tickets front.
É : Le tout en agilité ?
R² : Tout à fait, j’ai découvert le framework Scrum chez AIOS, et je l’applique au quotidien. Les débuts n’étaient pas faciles, c’est un nouveau cadre de travail pour moi qui vient de la comm’, où tout est plus… chaotique disons (rires) !
É : Un projet qui vous a marqué en particulier chez AIOS ?
R² : Oui, un beau projet de 2 ans pour BNP Paribas. Ils voulaient concevoir un outil permettant d’accompagner leurs clients vers la neutralité carbone, dans le cadre de l’accord mondial NZBA. Cet outil n’existait chez aucune autre banque, nous sommes donc parti de zéro. Avec un métier en construction et des besoins changeants, nous avons dû nous adapter en permanence – l’un des pilier de l’agilité. J’ai passé beaucoup d’heures sur Miro à créer et améliorer les user flows (rires) ! En terme d’UX c’est un travail de titan, mais tellement gratifiant lorsqu’on voit l’application prendre vie…
É : Avec votre background de DA, est-ce qu’on peut penser que cela influence votre vision de l’UI ? Comment définiriez-vous votre style ?
R² : Complètement. J'aime le style suisse, sa géométrie et la liberté qu’il laisse au designer via les grilles. Je privilégie le dépouillement, la hiérarchie des éléments et le plus de simplicité possible. Cela se ressent dans mes design systems : je veux absolument éviter toute surcharge cognitive à l’utilisateur, qu’elle soit visuelle ou structurelle. L’UI joue énormément, mais cette simplicité se joue aussi en amont, grâce à des choix UX absorbant la complexité.
É : Après AIOS, quels sont vos projets aujourd’hui ?
R² : J’aimerais intégrer une structure proposant des produits numériques qui ont un sens, et qui me donneront envie de me transcender en tant que designer. Idéalement avec des utilisateurs externes qui ont un vrai poids sur la product roadmap.
E : Pour finir sur une note plus personnelle, quel sont vos livres de chevet du moment ?
R² : le tome 6 de Dune, un numéro de L’Étiquette, et le dernier Étapes : bien sûr (rires) !